Obligation d’assurer la santé et la sécurité des salariés
L’employeur doit garantir la sécurité et la santé mentale et physique de ses salariés. Le fait de détenir, consommer ou trafiquer de la drogue est sanctionné par les articles 222-34 et suivants du Code pénal.
Si un salarié est soupçonné d’être sous l’influence de stupéfiants, consomme ou vend de la drogue au sein de l’entreprise, l’employeur doit prendre les mesures nécessaires pour qu’aucun salarié ne soit en danger et pour assurer la productivité de l’entreprise (qualité du travail, absentéisme, dégâts).
Il est conseillé d’orienter le salarié concerné vers la médecine du travail pour vérifier son aptitude ou inaptitude à exercer son travail. D’autre part, si l’activité peut inciter à la prise de stupéfiants de par le stress généré ou sa pénibilité, l’employeur doit évaluer les risques et faire de la prévention.
Ce dernier ne peut accepter qu’un salarié ait un comportement répréhensible pénalement au sein de son entreprise et que celui-ci puisse travailler en ayant consommé de la drogue, en prenant des risques pour lui-même et autrui. Sinon, la responsabilité pénale et civile de l’entreprise peut être engagée.
Salarié sous l’emprise de la drogue au travail
Consommation de drogue en dehors du temps de travail
Si un salarié se drogue, en dehors du travail, cela concerne sa vie privée et le fait ne peut être retenu contre lui. L’employeur ne peut pas le licencier si la consommation de drogues n’a pas de conséquences sur le travail. Mais si au contraire, celle-ci a une incidence sur le bon fonctionnement de l’entreprise (comportements problématiques ou dangereux pendant les heures de travail) et qu’elle met en danger les autres (Cass. Soc., 27 mars 2012, n°10-19915), l’employeur doit le prouver objectivement et peut prononcer un licenciement non disciplinaire pour ce motif.
Consommation de drogue pendant le temps de travail
La prise de stupéfiants durant le temps de travail, au sein de l’entreprise est une faute justifiant une sanction disciplinaire (avertissement, licenciement…).
Si un salarié reconnaît avoir pris de la drogue, l’employeur peut engager une procédure disciplinaire. Les juges considèrent que dans cette situation, un licenciement est justifié.
Si le salarié conteste la consommation de drogue, le doute profite au salarié (Article L 1235-1 du Code du travail) et l’employeur ne peut immédiatement procéder à une sanction. Il se peut que l’employeur se soit trompé (exemple : confusion entre une cigarette roulée et un joint) et que le salarié dise la vérité. Mais comment en être sûr ?