Le délit d’entrave au Comité social et économique (CSE)

Le 16/01/2025

Dans Droits et obligations

Lorsqu’un délit d’entrave est commis vis-à-vis du Comité social et économique, d’importantes sanctions peuvent être appliquées. Découvrez des exemples concrets de délits d’entrave, les moyens pour les dénoncer et les sanctions applicables.

Délit d’entrave au CSE : exemples concrets, dénonciation et sanctions applicables

Qu’est-ce qu’un délit d’entrave ?

En entreprise, un délit d’entrave est le comportement volontaire ou non d’un individu, portant atteinte à la mise en place du Comité social et économique ou au bon déroulement de ses missions. De ce fait, les actions et les omissions peuvent être sanctionnées pénalement.

Pour qu’un délit d’entrave soit avéré, trois éléments distincts doivent être réunis. Il doit y avoir :

  • Un élément légal: l’infraction doit être définie par un texte de loi
  • Un élément matériel: Il s’agit de l’action ou l’omission entrainant le délit d’entrave
  • Un élément moral: l’infraction doit être volontaire, c’est-à-dire de façon intentionnelle

Différentes personnes peuvent être coupables d’un délit d’entrave. L’auteur d’un délit d’entrave peut par exemple être :

  • Un employeur
  • Un chef d’établissement
  • Une personne morale (société, association…)
  • Un salarié
  • Un salarié protégé
  • Une personne extérieure à l’entreprise
  • Un élu du CSE
  • Un délégué syndical

Qu’est-ce qui peut constituer un délit d’entrave ?

Pour pouvoir dénoncer un délit d’entrave, il est essentiel de savoir l’identifier. Voici quelques exemples concrets de faits considérés comme des délits d’entrave au Comité social et Economique :

  • Pression pour décourager une candidature à des élections
  • Absence de mise en place du CSE
  • Non-convocation d’un représentant du personnel à une réunion obligatoire
  • Réunions périodiques du avec le CSE non organisées
  • Diffusion de fausses informations
  • Licenciement d’un salarié protégé sans autorisation de l’inspection du travail
  • Inciter les salariés à ne pas faire part de leurs réclamations au CSE
  • Non consultation préalable du CSE vis-à-vis d’un projet de déménagement de l’entreprise
  • Bilan social d’entreprise non partagé au CSE
  • Modification unilatérale de l’ordre du jour d’une réunion du CSE
  • Contrôle de l’utilisation des heures de délégation
  • Budget de fonctionnement non versé au CSE
  • Non attribution d’un local du Comité Social et Economique
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Comment dénoncer un délit d’entrave ?

Si un délit d’entrave est constaté, le CSE doit d’abord établir un dossier complet (emails, courriers, proc-s-verbaux de réunions…) détaillant le délit d’entrave. Il peut ensuite porter plainte de l’une des façons suivantes :

  • Solliciter l’inspecteur du travail. Celui-ci réalise alors une inspection et un procès-verbal d’infraction relatif au délit d’entrave, qui sera envoyé directement au Procureur de la République.
  • Se rapprocher du Tribunal de Grande Instance. Quand le dossier est reçu, un procureur juge la pertinence du cas, ouvre une enquête en échangeant avec l’ensemble des personnes mentionnées, et décide de poursuivre l’affaire ou de la classer sans suite.
  • Si la situation est grave, la notion de voie de fait peut être invoquée. Alors, le juge des référés peut convoquer l’auteur du délit pour débloquer la situation rapidement.

Quelles sont les sanctions en cas de délit d’entrave ?

L’article L2317-1 du Code du travail prévoit les sanctions pénales suivantes :

  • En cas d’entrave à la constitution ou à la libre désignation des membres du CSE : 1 an d’emprisonnement et 7500 euros d’amende
  • En cas d’entrave au fonctionnement régulier du CSE : 7500 euros d’amende

En outre, tout délit commis par une personne morale peut être sanctionné par l’une ou plusieurs sanctions prévues par l’article 131-39 du Code Pénal. De ce fait, cela signifie qu’en cas de délit d’entrave, l’entreprise peut par exemple être sanctionnée ainsi :

  • Dissolution de la personne morale
  • Fermeture définitive ou durant 5 ans de l’établissement ayant servi à réaliser l’infraction
  • Placement sous surveillance judiciaire pendant 5 ans
  • Interdiction définitive ou pour 5 ans d’exercer une ou plusieurs activités sociales ou professionnelles