Lutter contre le sexisme au travail

Le 01/12/2020

Dans Santé et Sécurité

En France, le sexisme est encore beaucoup trop répandu au travail. En effet, selon une enquête du Conseil supérieur de l’égalité professionnelle de 2016, 80% des femmes considèrent être confrontées régulièrement à des attitudes ou décisions sexistes au travail. Il est donc essentiel de savoir identifier et sanctionner les actes sexistes. Qu’est-ce que le sexisme et comment agir contre ses agissements ?

Qu’est-ce que le sexisme et comment se manifeste-t-il ?

Le terme "sexisme" est entré dans le dictionnaire Le Petit Robert en 1978 et n’est apparu qu’en 2015 dans le Code du Travail en France avec l’article L1142-2-1, indiquant que "Nul ne doit subir d'agissement sexiste, défini comme tout agissement lié au sexe d'une personne, ayant pour objet ou pour effet de porter atteinte à sa dignité ou de créer un environnement intimidant, hostile, dégradant, humiliant ou offensant." Les premières victimes du sexisme sont les femmes (80% des salariées affirment être confrontées régulièrement à des attitudes sexistes) mais sont également concernés les hommes, les personnes transidentitaires

Le sexisme peut se manifester de différentes manières. Il peut s’agir de stéréotypes négatifs, de blagues déplacées, de surnoms, de remarques sur le physique, les vêtements ou la façon d’être, de regards insistants, voire d’abus, de discriminations, de violences.

Quelles sont les conséquences du sexisme au travail et comment lutter ?

Le sexisme a de nombreuses conséquences néfastes. Voici quelques chiffres pour prendre conscience de l’ampleur du problème :

  • 93% des femmes affirment que le sexisme au travail peut modifier le comportement des salariées et est nuisible pour la qualité de vie au travail

  • 90% des femmes considèrent que le sexisme engendre une perte de confiance en soi.

  • Selon 83% des femmes et 77% des hommes, être dans un environnement professionnel sexiste peut avoir des effets négatifs pour la santé

  • 81% des femmes victimes de sexisme au travail ont adopté une conduite d’évitement (éviter des tenues, des déjeuners, des collègues…)

  • 3/4 des femmes victimes de sexisme ressentent un sentiment de colère, d’humiliation ou d’injustice

  • 54% des salariées pensent que leur sexe a déjà été un frein dans le monde professionnel (refus de formation, d’embauche, d’augmentation…)

Sexisme

Dénoncer les agissements sexistes

Ce sont aux victimes de rapporter la preuve des faits. Cependant, 63% des femmes victimes de sexisme ont choisi de ne pas réagir ou dénoncer des faits sexistes, par crainte ou résignation. Un agissement est considéré comme sexiste quand il est composé de ces trois éléments :

  • Existence d’un ou plusieurs éléments de fait, pouvant prendre différentes formes, subi(s) par une personne (non désiré(s))
  • Agissement ayant pour objet ou effet de porter atteinte à la dignité du/de la salarié(e) ou rendre l’environnement de travail hostile, intimidant, humiliant ou offensant
  • Existence d’un lien entre le sexe de la personne et les agissements subis : répétition des agissements car la personne est une femme ou un homme

Obligations de l’entreprise : sensibilisation, prévention et sanctions

Depuis la loi Rebsamen, les agissements sexistes sont interdits en entreprise. Des actions de prévention et de sensibilisation (communication, réunions, adaptation des procédures…) doivent être mises en place par l’employeur. Un kit "Agir contre le sexisme au travail" a d’ailleurs été édité par le Conseil supérieur pour l’égalité professionnelle pour les entreprises pour leur donner des conseils et indiquer les bonnes pratiques. Toutefois, uniquement 18% des femmes estiment que leur entreprise lutte contre le sexisme. 56% des femmes ayant dénoncé des comportements sexistes à leurs supérieur(e)s n’ont pas été crues.

L’auteur d’un agissement sexiste s’expose à une sanction disciplinaire (avertissement, blâme, licenciement). La victime de sexisme au travail peut saisir le juge des prud’hommes contre son entreprise.  L’employeur risque une condamnation à réparer le préjudice subi.
Une discrimination fondée sur le sexe est punie de 45 000 euros d’amende et de 3 ans d’emprisonnement.

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